« Pour un bon placement immobilier, il y a trois conditions, l’emplacement, l’emplacement et l’emplacement». La blague est sans doute aussi vieille que le métier d’agent immobilier, mais elle résume bien l’importance de la situation d’un logement dans le calcul de son prix de vente ou de son loyer. »
«On considère qu’un bien gagne entre 10 à 15 % de sa valeur lorsqu’il est desservi par une station de transport en commun de type métro ou tramway», avance Sébastien De Lafond, président du site internet spécialisé meilleursagents.com, qui vient de réaliser une étude sur les prix immobiliers à proximité des grandes lignes de transport urbain dans les 16 plus grandes agglomérations de France, dont celle de Toulouse.
«On avait déjà réalisé une étude similaire à Paris il y a trois ans, c’est la première fois qu’on le fait en province», poursuit le responsable, «nous avons ici croisé les données de notre réseau d’agents immobiliers, avec les dernières données disponibles, de l’Insee notamment».
L’outil développé par MeilleursAgents.com permet de comparer les prix (achat et location) de l’immobilier à proximité des deux lignes de métro A et B et des deux lignes de tram T1 et T2, grâce à une carte affichant le prix au m2 dans un rayon de 300 m autour de chaque station.
À l’achat, c’est sur la ligne B du métro que les tarifs sont les plus élevés avec un prix moyen au m2 de 2 863 € toutes stations confondues. C’est aussi sur cette ligne que se trouve la station la plus chère de la ville, Carmes, avec un prix au m2 de 3 820 €.
Le métro A est la ligne de tous les extrêmes : l’écart de prix entre l’ensemble de ses stations peut monter jusqu’à 2 398 € le m2. Les biens les plus abordables sont en bout de ligne, entre les stations Bagatelle et Reynerie, les moins chères de la ville autour de 1 386 € le m2, ce qui ne surprendra pas.
À la location, c’est autour de la station Université Paul Sabatier que les loyers sont les plus élevés de la ville : 13,90 € le m2 par mois. «La proximité de l’Université qui compte près de 30 000 étudiants et la petite taille des logements proposés à ces derniers expliquent largement ces prix supérieurs aux loyers moyens de la ville», selon Sébastien De Lafond.
De même, on notera que si le prix d’achat près de Mirail-Université est parmi les plus bas, le loyer est, en rapport, plus élevé, ce qui fait de ce quartier universitaire un secteur plutôt rentable.
L’étude ne s’est pas attardée sur les secteurs impactés par la future 3e ligne. Au nord et à l’est de Toulouse, les prix devraient grimper.
Le bon score du tramway
On a longtemps cru à Toulouse que le métro était plus inflationniste sur le plan immobilier que le tram. L’étude de MeilleursAgents.com vient contredire cette affirmation puisque les lignes T1/T2 présentent un prix moyen de vente (2 606 €) intermédiaire entre les lignes A (2 503 €) et B (2 863 €) de métro. La station la plus chère est la seule située sur la rive droite de la Garonne, la plus proche du centre-ville, le terminus de Palais de Justice (3 183 €), et la moins chère, celle d’Ancely (2 265 €), la plus éloignée à la fois des centres de Blagnac et de Toulouse.
Philippe Emery la Dépêche Du Midi le 25 05 2016